Créer une marque de cosmétiques en Belgique, qu’est-ce que ça implique ? Comment faire sa place ? Quels sont les gros challenges ?
Après plus de deux ans d’aventures, Catherine, la Brand Manager de Formy nous raconte !
Hello Catherine ! Quel est ton job chez Formy ?
Je suis Catherine, brand manager. J’ai lancé la marque en 2022. Je suis arrivée aux Ateliers du Saupont en 2021, j’ai pris un an pour créer l’identité éditoriale et graphique et pour finaliser le développement des produits avec les différents départements.
Depuis, je gère l’équipe en charge de la communication, des partenariats, de l’alimentation des points de vente, de la gestion du site web, des réseaux sociaux….
Quelle est ta mission au sein de FORMY ?
Ma mission, c’est de faire connaitre la marque, le savoir-faire de nos fourmis et de faire rentrer FORMY dans vos salles de bain ! Pour moi, c’est une fierté de mettre mes compétences au service d’une organisation qui a un impact positif sur la société.
Pourquoi la création de FORMY ?
Le savoir-faire des Ateliers Saupont en cosmétiques, pour une ETA (entreprise de travail adapté) d’autant plus, est assez unique en Belgique, osons le dire. Créer notre propre marque, c’était une belle manière de le faire connaitre.
Cela permettait aussi de fédérer les équipes autour d’un projet commun qui implique tous les métiers. 🤝 Enfin, économiquement, ça pérennise notre projet puisque tous les bénéfices sont reversés au projet social, à savoir fournir un travail décent et plus d’autonomie à des personnes en situation de handicap.
FORMY, c’est notre bébé, notre marque propre, les collaborateurs s’y sont beaucoup impliqués, ça a créé des liens forts, de nouveaux métiers… C’est une vraie dose de fun et de légèreté dans notre quotidien. 🪅
Quel a été le plus gros challenge jusqu’à présent pour la marque ?
Le plus gros défi, c’est de gagner en notoriété. Il y a une offre assez développée en Belgique, il faut faire sa place, se différencier. 🙋♀️
Mais, depuis le début, comme on se différencie par notre engagement solidaire, il y a eu plein de mains tendues. Que ce soit via le partage d’expérience, l’écosystème qui s’est mis en place autour de la marque, les retours des testeuses, la mise en réseau de personnes qui croient en notre projet et ont envie de nous aider…
Aujourd’hui, nos fournisseurs se disent fiers de travailler avec nous, de communiquer sur notre collaboration. Nos clients aiment l’idée qu’à travers le simple choix de leurs cosmétiques, ils contribuent à un projet social.
Ça démontre que, quand l’engagement est là, qu’il est fort, que ça a du sens, il permet vraiment de mobiliser les gens.
Proposer du naturel, qu’est-ce que ça implique comme contraintes
Les premières études de marché démontraient qu’aux yeux des consommateurs, le naturel n’était pas toujours perçu positivement. Il était associé à une mauvaise odeur, à un manque d’efficacité. On voulait changer cette image et montrer qu’il est possible d’associer naturel, plaisir et efficacité. C’est un achat qui fait du bien à soi-même, à la planète et à la collectivité.
Comment faire pour pénétrer un marché déjà bien rempli ?
Déjà, en misant sur notre différence, sur l’importance du volet social et responsable de notre démarche.
On a aussi choisi d’être présents en grande distribution, un circuit moins classique pour les produits naturels, car on veut vraiment rendre accessibles des produits de qualité. Notre souhait est que Formy rencontre son public quand il fait ses courses du quotidien, sans plomber sa note à la caisse. La grande distribution, la présence dans des commerces éco-responsables et la vente en ligne nous permettent ainsi de contenter tout le monde.
Quelles sont les principales difficultés et comment les surmonter ?
L’augmentation du coût de la vie fait que les gens sont plus sensibles aux prix. Et en même temps, on subit aussi les augmentations du coût de l’énergie, des matières premières, les indexations salariales… Donc c’est une bataille constante pour garder des prix contrôlés.
On ne doit pas céder non plus à l’emballement de créer trop de produits trop vite, pour rester fidèles à notre volonté de proposer des essentiels. D’autant que l’on n’a pas une grande équipe et que l’on est tous déjà multi-casquettes !
La grande difficulté est aussi d’arriver à créer de la fidélité, à faire de l’achat d’un cosmétique un achat plaisir.
Mais on s’y investit, on y consacre du temps, des moyens, on reste à l’écoute de notre communauté, on voit qu’elle se développe, que nos points de vente s’étoffent… On fait les choses avec sincérité, transparence, beaucoup de cœur et les gens ne peuvent pas y être insensibles.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui essaie de lancer sa marque ?
Je dirais qu’il faut oser passer à l’action, se confronter au marché sans nécessairement attendre que tout soit absolument parfait. Les choses peuvent s’améliorer petit à petit, ce qui compte, c’est de se lancer et de garder son authenticité !